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Diplomatie : Indices d’un dégel entre Bamako et Abidjan

Le régime ivoirien ne cesse de multiplier les appels du pied au président de la transition Assimi Goïta pour une visite d’amitié en Côte d’Ivoire. Après la libération des 46 soldats restant des 49 arrêtés le 10 décembre 2022 à Bamako et emprisonnés au Mali, beaucoup espèrent une détente dans la tension diplomatique entre Bamako et Abidjan. Jusqu’à preuve du contraire, les autorités de la transition n’ont pas communiqué sur cette fameuse invitation des autorités ivoiriennes à l’endroit de Assimi Goïta.

Ce qui est sûr, la grâce accordée par Assimi Goïta aux militaires ivoiriens met fin à un long bras de fer entre les deux pays. Mais elle ne met pas fin aux suspicions. Les autorités maliennes savent que les accusations contre l’Etat ivoirien ne peuvent pas être oubliées de sitôt par Alassane Ouattara que certains disent très rancunier. A Bamako, beaucoup voient un piège dans l’invitation des autorités ivoiriennes au président de la transition, après l’humiliation que Alassane Dramane Ouattara et son armée ont subi dans l’affaire des 49 mercenaires.

Pour certains, l’utilisation des réseaux médiatiques de la diplomatie française pour communiquer sur l’invitation d’Alassane Ouattara est la preuve que les Ivoiriens entendent piéger Assimi Goïta. Mais là où les stratèges de la présidence ivoirienne se trompent, c’est que le président Assimi n’a pas l’habitude de répondre aux invitations diplomatiques. On se souvient qu’il était invité à la session de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2021, mais il a envoyé son Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

La CEDEAO l’avait invité au Ghana lors d’une de ses réunions en 2022, il a envoyé son ministre des Affaires étrangères. Son homologue de la Guinée Conakry Mamady Doumbouya est venu fêter l’anniversaire de l’indépendance du Mali en septembre dernier. Par courtoisie, il a envoyé une délégation ministérielle le représenter à la célébration de l’indépendance de la République sœur de Guinée. En 2022, c’est également un ministre qui l’a représenté à la tribune des Nations Unies à l’Assemblée générale.

En réalité, Assimi est désintéressé par les plaisir du voyage et de la plaisance à laquelle certains chefs d’Etats maliens étaient attachés. C’est dire que l’invitation ivoirienne n’a pas de chance d’aboutir, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali passant au second plan par rapport aux dossiers brulant de la vie malienne. Assimi est plutôt occupé à gérer la grave crise sécuritaire qu’il suit de près, en travaillant à ce que les opérations militaires contre les groupes terroristes n’échouent pas. Pour les autorités maliennes, il y a plus urgent que les discours diplomatiques qui ne changent rien.

Ce qui est certain, c’est qu’il y a un dégel de la tension entre Abidjan et Bamako à cause de la libération des soldats ivoiriens jadis emprisonnés au Mali. Ce que les Maliens veulent de la part des autorités ivoiriennes, c’est la fin de l’utilisation du territoire ivoirien comme base arrière de ceux qui veulent déstabiliser le Mali. Il y a des opposants maliens qui ont utilisé le territoire ivoirien comme asile tout en narguant le pouvoir malien à travers des déclarations et des manœuvres diplomatiques. On se souvient de la fuite du vocal entre Alassane Ouattara et Dr. Boubou Cissé.

La Cote d’Ivoire a été aussi cité dans les manœuvres des forces françaises dont des avions ont plusieurs fois violé l’espace aérien du Mali. Les autorités maliennes ont clairement demandé que les autorités ivoiriennes s’engagent à ne plus jamais laisser des puissances étrangères utiliser les bases ivoiriennes pour s’aventurer au Mali. Les deux pays ont en tout cas signé un protocole d’accord avant la libération des soldats ivoiriens par Bamako. Hélas, le contenu de cet accord n’a pas été dévoilé.

Soumaila Diarra

Source: Le Pays

 

 

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