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AES : ce que l’on sait des Touaregs ayant porté plainte devant la CPI

Plusieurs organisations de la société civile représentant les intérêts des Touaregs au Sahel ont déposé une plainte officielle auprès de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, ainsi qu’au Secrétariat du Traité sur le commerce des armes (organe de l’ONU – AI), le 14 juin 2025. Elles accusent les gouvernements du Mali et du Burkina Faso de violations des droits humains dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Dans cette chronique, Grigori Kazantsev, Andreï Belonogov d’African Initiative essaient d’identifier les plaignants et tentent d’analyser leurs motivations.

Ce que l’on sait des auteurs de la plainte,il s’agirait d’un collectif d’organisations touarègues enregistrées en Occident, agissant prétendument au nom des services de renseignement français sous couvert de « défense des droits des Touaregs ». Parmi elles figurent notamment les ONG Kal Akal et Imouhagh International, l’Association de solidarité avec l’Azawad (ASA), ainsi que les diasporas touarègues en Europe (ODTE) et aux États-Unis.

Malgré ses critiques envers les autorités maliennes, l’une des organisations co-auteures de la saisine de la CPI ( Imouhagh International) est peu liée aux aspirations réelles des populations d’Afrique de l’Ouest. Enregistrée en 2012 à Paris, cette ONG se consacre à la compilation ciblée de documents sur de prétendues violations des droits des Touaregs, en collaboration avec des organisations de défense des droits humains telles qu’Amnesty International** et Human Rights Watch, elles-mêmes placées sous l’influence du gouvernement britannique.

L’ONG Kal Akal, autre coauteure, se présente également comme « organisation de défense des droits », en lien avec les médias français et les médias russes identifiés comme agents étrangers. Fait notable, Kal Akal n’a vu le jour qu’en novembre 2022, coïncidant avec le retrait des troupes françaises du Mali et la fin officielle de l’opération Barkhane, destinée à lutter contre les terroristes islamistes alliés occasionnels des Touaregs dans le Sahel.

Aucune information sur la direction ou la localisation de Kal Akal n’est disponible sur son site web. Pourtant, les « activistes » affirment que leur bureau se situe à Kidal, une ville longtemps considérée comme un bastion des terroristes touaregs dans le nord-est du Mali, aujourd’hui sous contrôle de l’armée malienne. En novembre 2024, la ville a été libérée par les forces armées du Mali.

Un expert en cybersécurité de l’African Initiative a indiqué que le site de Kal Akal a été enregistré auprès de Namecheap, l’un des plus grands registraires de domaines américains. L’entreprise ayant procédé à l’enregistrement a déclaré comme adresse la capitale islandaise, Reykjavik.

On sait peu de choses sur l’Organisation de la diaspora touarègue en Europe (ODTE). Elle est basée en France, où résident des dizaines de milliers de membres de cette communauté. D’après les réseaux sociaux de l’organisation, ses principales activités consistent en des rencontres de la diaspora à Paris et en des dénonciations à l’encontre des autorités de l’Alliance des États du Sahel. Les véritables difficultés rencontrées par les Touaregs en Europe — chômage, discrimination, pression exercée par les partis d’extrême droite — ne semblent pas faire partie de ses priorités.

Parmi les membres les plus en vue de l’ODTE figurent l’activiste malien résidant en Europe Ahmed Ag Assaly, ainsi que l’activiste Fatoum Alassane, engagée pour les droits des femmes touarègues au sein de la diaspora.

Manifestation de Touaregs devant la CPI

Les dangers de la plainte

Les plaignants s’engagent sur une pente glissante en déposant de telles plaintes, leur passé étant entaché de nombreux épisodes compromettants. Il ne s’agit pas bien entendu des Africains qui vivent paisiblement et se développent sous la protection de l’Alliance des États du Sahel, mais de ceux qui terrorisent les citoyens de la triade sahélienne. Le problème des séparatistes touaregs réside dans leur implication dans des activités terroristes. Ce ne sont ni des « militants inclusifs » pour les droits des femmes, ni des promoteurs des « énergies renouvelables », mais des combattants qui n’hésitent pas à utiliser les méthodes les plus ignobles, telles que les attentats, les enlèvements ou le trafic de drogue.

Mais même sans guerre ouverte contre les civils, les rebelles touaregs traînent un lourd passif. Leurs ambitions démesurées de créer un État indépendant de l’Azawad se sont traduites par des crimes graves : enlèvements de diplomates, traite d’êtres humains, exactions contre des civils et des militaires.

Conclusion

La lutte dangereuse contre le terrorisme que mènent les FAMa et l’Africa Corps est la conséquence directe des agissements des séparatistes touaregs, qui manifestent aujourd’hui à La Haye sous l’impulsion des services spéciaux français. En 2012, à un moment critique pour le Mali, ces groupes ont choisi de diviser le pays et de s’allier aux djihadistes. Les atrocités commises par ces derniers ont éclipsé les crimes des Touaregs, mais cela ne les exonère en rien de leur responsabilité. Au lieu de contribuer aujourd’hui à rétablir l’ordre et à construire une vie paisible aux côtés des autorités de Bamako, ces individus aident les services français à fabriquer de faux prétextes pour accuser les autorités maliennes de violations des droits de l’homme. Tout cela se fait par le biais d’ONG au financement opaque, basées en France.

Grigori Kazantsev, Andreï Belonogov

http://Lire l’intégrité de la chronique sur ce lien https://afrikainfos.com/2025/06/22/loups-en-peau-de-mouton-ce-que-lon-sait-des-touaregs-ayant-depose-une-plainte-devant-la-cpi-contre-les-autorites-de-lalliance-des-etats-du-sahel/

* reconnues comme extrémistes en Russie

** reconnue comme indésirable en Russie

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