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Le Mali relève la mémoire « sélective » de la France devant le conseil de sécurité des Nations Unies

A l’occasion de l’examen, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, du Rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation au Mali, le 12 avril 2023, à New-York aux Etats Unis d’Amérique (USA), Issa KONFOUROU, ambassadeur, représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies, a prononcé un discours dans lequel il charge la France. « L’Ambassadeur de France se rappellera que dans le rapport de la Commission d’Enquête internationale sur le Mali, plusieurs paragraphes sont consacrés aux violations des droits de l’Homme sur les populations maliennes par les Forces françaises. J’aurais aimé que l’Ambassadeur de France, s’il n’avait pas la mémoire sélective, dise à ce Conseil, qu’en janvier 2021, les Forces françaises ont transformé une célébration de mariage en deuil national au Mali, à Bounty », a souligné Issa KONFOUROU. Selon le représentant de la France, M. DE RIVIÈRE, les premiers rapports de l’ONU sur cet incident étaient « malheureusement inexacts et infondés ».

Dans son discours, le représentant du Mali auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Issa KONFOUROU, a fait savoir que le Gouvernement s’emploie à réduire les violations des droits de l’Homme qui sont perpétrées essentiellement par les groupes armés terroristes. A cet égard, dit-il, le dispositif institutionnel a franchi une étape cruciale, avec la création, le 1er février 2023, de la Direction nationale des droits de l’Homme qui est, entre autres, chargée de coordonner les politiques publiques des droits de l’Homme et de veiller à la mise en place des mesures de prévention des violations et abus des droits de l’Homme. Il a indiqué que le Gouvernement travaille à lutter contre l’impunité, comme en atteste la condamnation, par la Cour d’assises de Bamako, le 24 janvier dernier, d’une personne reconnue coupable d’une attaque ayant coûté la vie à 5 Casques bleus et une personne civile, le 22 janvier 2019. Il a rassuré que le Gouvernement continuera d’œuvrer inlassablement pour la protection et la promotion des droits de l’Homme ainsi que le respect du droit international humanitaire sur le territoire malien. Cependant, ajoute-t-il, le Mali se dressera avec la même énergie contre toute utilisation de la question à des fins politiques ou de déstabilisation. « Vous avez entendu tout à l’heure l’Ambassadeur de France parler avec détermination de la situation des droits de l’Homme au Mali. Je voudrais vous dire qu’il a eu une mémoire sélective, lorsqu’il a parlé spécifiquement du cas de Moura. L’Ambassadeur de France se rappellera que dans le rapport de la Commission d’Enquête internationale sur le Mali, plusieurs paragraphes sont consacrés aux violations des droits de l’Homme sur les populations maliennes par les Forces françaises. J’aurais aimé qu’il ait la même détermination à évoquer cela. Deuxièmement, j’aurais aimé que l’Ambassadeur de France, s’il n’avait pas la mémoire sélective, dise à ce Conseil, qu’en janvier 2021, les Forces françaises ont transformé une célébration de mariage en deuil national au Mali, à Bounty. J’aurais bien aimé, s’il n’avait pas la mémoire sélective, qu’il dise à ce Conseil les efforts qu’ils ont faits pour donner suite aux deux rapports qui ont été publiés, pour ne prendre que ces deux exemples », a déclaré Issa KONFOUROU. Avant de régler ses comptes avec l’Equateur. « J’ai entendu autour de cette table plusieurs interpellations, y compris de mon voisin de l’Equateur. Je voudrais dire ceci : le Mali a très peu de leçons, sinon pas du tout de leçons à recevoir d’un pays qui est également interpellé par rapport aux violations des droits de l’Homme. La liberté d’expression, la liberté de se réunir, les persécutions contre les journalistes, les persécutions contre les procureurs et les juges sont monnaie courante dans votre pays. N’ayons pas la mémoire sélective concernant les droits de l’Homme, ils sont valables pour nous tous. Je voudrais rassurer que nous restons déterminés à travailler avec vous à l’amélioration de la situation des droits de l’Homme, mais nous sommes opposés à la politisation et à la stigmatisation concernant cette question spécifique », a-t-il dit. Par ailleurs, il a attiré l’attention du Conseil de sécurité sur la requête faite par le Mali. « Le Gouvernement du Mali, par lettre en date du 1er  mars 2023, a expressément demandé le changement de porte-plume sur tout dossier concernant le Mali devant le Conseil de sécurité, en raison de nombreux faits, documentés, dont la France s’est rendue coupable vis-à-vis de mon pays. Je sais pouvoir compter sur la sagesse du Conseil de sécurité pour donner une suite aux attentes du Mali et faciliter ainsi notre engagement, notamment lors des négociations sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA, qui débuteront prochainement », a conclu Issa KONFOUROU.

Pour sa part, le représentant de la France, M. DE RIVIÈRE, a dit ne pas avoir l’intention de polémiquer avec son homologue du Mali, précisant toutefois que « tout ce qui est excessif est insignifiant ».  Or, a-t-il dit, les propos tenus par le représentant malien à l’égard de la France sont « excessifs et donc insignifiants ».  La France, a-t-il rappelé, est intervenue au Mali à la demande des autorités maliennes en 2013, alors que le pays faisait face à une offensive d’Al-Qaida, dont les forces progressaient vers la capitale et auraient pris le contrôle intégral du pays « à 48 heures près ».  Il a ajouté qu’au début de 2013, « qu’on le veuille ou non », c’est l’armée française qui a sauvé l’indépendance du Mali.  « Faute de l’intervention française, le pays serait tombé aux mains de ce groupe terroriste », a souligné le délégué, avant de rappeler que 50 soldats français sont tombés « pour la défense de l’intégrité, de la souveraineté et de la paix du Mali ». Quant aux faits évoqués par le représentant du Mali, il les a qualifiés d’inexacts, notamment ceux relatifs à un mariage dans le village de Bounty.  Selon le représentant de la France, les premiers rapports de l’ONU sur cet incident étaient « malheureusement inexacts et infondés ».  « Basons-nous sur des faits et attendons patiemment que le rapport de Moura sorte », a souligné le délégué, assurant que la France continuera à aider le Mali et sa population, qui souffrent et ont « probablement » besoin de démocratie.

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SourceLerepublicainmali

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