Education au Burkina Faso: le ministre Adjima Thiombiano s’explique sur les retards académiques
Le ministre en charge de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales Joseph André Ouédraogo et celui en charge de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Adjima Thiombiano étaient face aux députés le vendredi 2 juin 2023, pour répondre à des questions orales relatives aux conditions d’enseignement au Burkina Faso. Cette séance plénière a été présidée par le premier vice-président de l’ALT Dafidi Lompo.
Fermé en mai 2021 sur décision du Conseil des ministres, le Lycée Philippe Zinda Kaboré (LPZK) pourrait rouvrir à la rentrée scolaire 2024-2025. Selon le ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, le début des travaux de réhabilitation est prévu dans la première quinzaine du mois de juin 2023.
La réhabilitation et la transformation de l’établissement initialement prévues en un lycée scientifique d’excellence, le Lycée Philippe Zinda Kaboré devra être transformé en un lycée classique moderne à sa réouverture avec uniquement le second cycle.
En effet, le comité de réflexion sur la réouverture du LPZK a estimé le coût de la transformation en lycée scientifique d’excellence à environ 21 milliards de francs CFA. Alors que le budget que l’Etat a alloué à la première phase des travaux de réfection et de l’équipement dudit lycée est de quatre (04) milliards de francs CFA.
« Au regard des conclusions du rapport du comité de réflexion sur la réouverture de l’établissement, il a été recommandé de réadapter les études architecturales (…) en un lycée classique moderne en soustrayant certaines infrastructures prévues initialement« , a fait savoir le ministre Joseph André Ouédraogo.
Après le ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, c’était le tour du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Adjima Thiombiano de répondre à la question relative à la situation des années académiques dans les universités publiques du Burkina Faso en lien avec le calendrier académique 2022-2023. Cette question posée par l’honorable Sié François d’Assise Coulibaly a suscité d’autres réactions des députés.
Le ministre Adjima Thiombiano a fait savoir que les principales causes des retards et des chevauchements des années académiques sont dus au nombre important des effectifs d’étudiants constatés au cours de la dernière décennie sans adéquation aucune avec la capacité d’accueil des universités.
Selon le ministre, l’essentiel des difficultés sont d’ordre structurel. « En effet, les nombreux problèmes reposent sur les fondements même qui devraient garantir un enseignement supérieur de qualité et surtout plus performant », a-t-il indiqué.
L’insuffisance des infrastructures et de gestion rationnelle, l’insuffisance du corps enseignant, l’absence de connexion internet, le problème de gouvernance (gouvernance académique, financière, administrative), la crise sécuritaire et l’insuffisance des allocations budgétaires.
En vue de favoriser la normalisation des années académiques, le Ministère a mis en œuvre quelques mesures. Il s’agit entre autres de la construction et d’équipement des infrastructures dans les universités, un recrutement annuel de plus de 150 assistants et assistants hospitalo-universitaires pour le renforcement du corps enseignant, une opération de subvention d’ordinateurs au profit des étudiants.
La représentation nationale a surtout souhaité que des mesures fortes soient prises afin d’asseoir des bases solides pour un système éducatif plus performant.
Un retard étant toujours difficile à rattraper, les différents responsables ont été invités, selon le ministre Thiombiano , à créer les conditions de décrochage, ce qui va pour lui nécessiter de doubles flux pendant quelques années.
Jeanne Z. LAYA
Afrikpresse.com