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Crise sécuritaire au Burkina Faso : 2 257 emplois directs burkinabè perdus dans le secteur des mines

Dans le but de proposer des solutions adaptées pour une meilleure sécurisation des convois et des sites miniers, le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC) en collaboration avec le média en ligne mines-actu.net a organisé une conférence publique le vendredi 18 novembre 2022 à Ouagadougou.

« Le secteur minier face au défi sécuritaire : état des lieux et perspectives ». C’est sous ce thème que s’est tenue la conférence publique organisée par le Conseil burkinabè des mines, de la géologie et des carrières (CBMGC) en collaboration avec le média en ligne mines-actu.net.

Richard Tiéné, représentant du président du CBMGC

Cette conférence publique avait pour objectifs entre autres, de créer un cadre d’échanges sur l’état des lieux du contexte sécuritaire et son impact sur le développement socio-économique du Burkina Faso. En outre, cette rencontre qui a regroupée les organismes étatiques, le secteur privé et la société civile visait également à proposer aux autorités nationales des idées innovantes et adaptées pour la sécurité des mines dans le contexte actuel et rechercher l’implication de tous les acteurs dans la sécurisation des sites miniers.

A en croire, Gildas Bambara, commissaire principal de police qui a exposé sur la thématique « état des lieux de la crise sécuritaire sur le secteur minier », la crise sécuritaire a entrainé la fermeture de plusieurs mines industrielles. Gildas Bambara a indiqué le secteur minier est confronté à plusieurs problèmes au Burkina Faso. Il s’agit des accidents, notamment les éboulements, la non maitrise de l’emploi des explosifs qui engendre des drames dans le secteur de l’exploitation artisanale et également les conflits miniers qui opposent fréquemment, mines industrielles et exploitants artisanaux.

Elie Kaboré, directeur de publication de mines-actu.net, panéliste

Elie Kaboré, Journaliste et directeur de publication de mines-actu.net qui a communiqué sur « les pistes de solution » quant à lui, a fait savoir que la crise sécuritaire a contraint les mines à suspendre les travaux de recherche. Il y a également la fermeture des sites de production particulièrement, les sites de Nétiana, Ouaré, Youga, Tarpako et Karma.
De plus, les mines ont été contraintes à investir dans la sécurisation des sites fonctionnels, investir dans la sécurisation du transport du personnel et des biens et investir dans le transport aérien. Toute chose qui engendre des manques à gagner.

 

Et à Elie Kaboré de confier que ces investissements dans la sécurisation a coûté aux sociétés minières industrielles plus de 10 milliards de FCFA investis rien que dans le transport. A côté de ces préjudices, il a indiqué que sur le plan social, on a le chômage technique, les licenciements, le non renouvellement des contrats et l’arrêt des recrutements. Selon lui, 2 257 emplois directs burkinabè ont été perdus et 24 milliards 788 millions 186 mille 331 francs CFA ont été perdus en termes de recettes de l’Etat.

 

A en croire Elie Kaboré, sur 17 mines industrielles en phase d’exploitations 9 mines ont fermés leurs portes du fait de la crise sécuritaire. La production d’or qui était de 50 tonnes en fin septembre 2021 a chuté à 43,6 tonnes en fin septembre 2022 suivant le rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). A cela, il faut ajouter le manque à gagner inestimables des sous-traitants et des budgets des collectivités locaux.

Gildas Bambara, commissaire principal de police, panéliste

En termes de recommandations, il a proposé au gouvernement de définir une stratégie de sécurisation des sites miniers en rendant opérationnel l’Office nationale de sécurisation des sites miniers (ONASSIM). Il a aussi recommandé un accompagnement exceptionnel de l’Etat vis-à-vis des sociétés minières avec des allègements fiscaux, le raccourcissement des délais administratifs par l’accélération du traitement des dossiers des mines. Par ailleurs, il a proposé la relecture du dispositif du Fonds miniers de développement en intégrant la prise en charge des besoins communautaires et suivre le paiement effectif des droits des travailleurs.

Jean Alphonse Somé, président du CBMGC, pour sa part et par la voix de son représentant, Richard Tiéné a salué la tenue de la rencontre. Pour lui, la conférence publique qui est une première organisée par sa structure se veut un cadre d’échanges et de partages entre les différents acteurs. Selon lui cette activité entre en droite ligne avec les objectifs du CBMGC qui se positionne comme une force de réflexion qui vise à la conciliation des intérêts des investisseurs, des communautés locales et l’Etat.

Anna OUEDRAOGO

Afrikpresse.com

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