Procès Dabo Boukary : Gilbert Diendéré et Mamadou Bamba ne reconnaissent pas les faits

La Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou, tient du 19 au 30 septembre sa 3e session pour le compte de l’année judiciaire 2021-2022, au Tribunal de grande instance de Ouaga II. Dans l’affaire Dabo Boukary, trois accusés vont comparaitre pour les chefs d’accusation de « complicité d’arrestation illégale et séquestration aggravée, complicité de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner et recel de cadavre ».

Le procès Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine, assassiné il y a 32 ans voit enfin le jour. Ce procès incrimine trois principales personnes dont le Général Gilbert Diendéré, le médecin-colonel Mamadou Bamba et Victor Magloire Yougbaré.

A la barre le lundi 19 septembre 2022, le médecin-colonel Mamadou Bamba a plaidé non coupable pour les chefs d’accusation retenus contre lui. Il est accusé d’avoir aidé et assisté Gaspard Somé, Gilbert Diendéré, Maïga Amadou et autres militaires du Centre national d’entrainement commando (CNEC) « dans les faits d’arrestations illégales et séquestrations aggravées » de Dabo Boukary et ses camarades en mai 1990.

Etudiant au moment des faits, Mamadou Bamba, par ailleurs, président du Comité révolutionnaire à l’Université de Ouagadougou à l’époque, dit être victime de son statut de délégué de comité de l’Université. « Je suis stupéfait des accusations contre moi. J’ai pris acte mais stupéfait. J’ai été meurtri dans mon âme, dans mon esprit et dans ma chair que des étudiants aient été molestés », s’est-il exprimé. Au cours de son audition, il a demandé pardon à toutes les victimes décédées lors de ces évènements tragiques.

A la suite de Mamadou Bamba, c’était le tour de Gilbert Diendéré de passer devant la Cour d’appel de Ouagadougou ce mardi 20 septembre 2022. Comparaissant pour répondre aux chefs d’accusation d’assassinat, le Général Gilbert Diendéré a plaidé non coupable. Tout en répondant aux questions de Me Jean Saba, l’ancien chef du CNEC a affirmé qu’il a même été surpris lorsqu’on lui a annoncé la mort d’un civil du nom de Dabo Boukary.

« Je n’ai pas assisté, ni donné l’ordre de détenir les étudiants dans la caserne », a-t-il révélé à la barre. Mieux, il dit ignorer même que des gens étaient détenus à la caserne. « J’ai été informé entre 23 heure et minuit, après le décès de l’étudiant Dabo Boukary », s’est justifié l’accusé.

Selon Gilbert Diendéré, Gaspard Somé et Amadou Maïga, tous deux membres du CNEC à l’époque, étaient considérés comme des éléments incontrôlables au Conseil. Ils agissaient, poursuit le Général, à mon « corps défendant ».

Mais à la question de savoir pourquoi le Général Diendéré a fait enterré Dabo Boukary à Pô plutôt qu’à Ouagadougou, l’accusé répond qu’il a reçu des instructions de sa hiérarchie. Le procès poursuit son cour ce mercredi 21 septembre avec l’absence de l’accusé Victor Magloire Yougbaré.

Zonouhan LAYA
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