Tribune : santé et éducation au Burkina Faso, quand André Eugène Ilboudo pose les questions qui fâchent

Dans cette tribune, le directeur de la radio des Ecoles, André Eugène Ilboudo posent un certain nombre de questions sur la gestion de l’éducation et de la santé au Burkina Faso après plus de 60 années d’indépendance. Lisez-plutôt !

 » Après 60 ans d’  »indépendance », est-il normal que l’on trouve normal que nos enfants soient entassés à plus de 100 dans une classe du primaire.

Après 60 ans d’indépendance, trouve-t-on normal que les meilleures écoles du secondaire soient celles des militaires, le PMK, ou le Collège de la Salle et le Collège de jeunes filles de Kologh Naaba (et d’autres pour les catholiques) ou le Collège Protestant et le Collège des jeunes filles de Loumbila (les protestants) et aucun collège de grande notoriété chez les musulmans) ? Allez, sortez la fatwa !

Après 60 ans d’indépendance, trouve-t-on normal que l’Université publique Thomas Sankara squatte le SIAO pour recevoir plus de 2 000 étudiants en première année tandis que les mêmes professeurs reçoivent moins de 100 étudiants dans un amphithéâtre de 300 places dans une université privée ?

Après 60 ans d’indépendance, trouve-t-on normal que nos étudiants soient toujours Major de leur promotion à l’extérieur mais que chez nous l’on n’ait pas une université qui émerge du lot et se positionne comme l’une des meilleures universités de l’Ouest Afrique francophone ?

Après 60 ans d’indépendance, trouve-t-on normal que l’on attende un mois pour voir un spécialiste des os (traumatologue) avec le déboitement de la clavicule suite à un accident de la circulation ?

Après 60 ans d’indépendance trouve-t-on normal que l’on continue d’évacuer nos malades vers l’extérieur pour des soins du cœur pendant qu’il existe une Polyclinique du cœur à Ouagadougou ou que l’on évacue des enfants atteints de noma pendant qu’il existe une clinique et un hôpital pédiatriques à Ouagadougou ?

Dernières questions pour la route.

Après 60 ans d’indépendance trouve t-on-normal que le rôle d’un Ministre de l’éducation nationale soit encore de distribuer des protège cahiers au mois de décembre et les vivres de la cantine scolaire au mois de mai ?

Après 60 ans d’indépendance, trouve-t-on normal que le rôle d’un Ministre de la santé soit encore de distribuer du sérum glucosé à des malades dormant dans les couloirs des urgences médicales ?

Un régime de Transition qui n’a que faire du vote des électeurs à la fin de son  »mandat » pourrait résoudre ces équations si bien qu’après,  »il ne viendrait même pas à l’idée du Diable » (JJ Rawlings) de remettre en cause de tels acquis « .

André Eugène Ilboudo, directeur de la radio des Ecoles