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Propos de l’ambassadeur de la France au Burkina Faso : le gouvernement burkinabè proteste

Dans une correspondance en date du vendredi 22 juillet 2022, le gouvernement burkinabè à travers le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’étranger a protesté contre les affirmations de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade devant des représentants du Senat Français, lors de l’audition du Groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest sur la crise sécuritaire. Le gouvernement a estimé que ces propos sont de natures subjectives et suscitent des interrogations.

Dans une correspondance adressée à l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, le gouvernement a affirmé que c’est avec étonnement qu’il a pris connaissance des propos tenus le 5 juillet 2022 devant des représentants du Senat Français par l’ambassadeur de France au Burkina Faso. Luc Hallade lors de l’audition du Groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest sur la crise sécuritaire, avait indiqué que « l’absence des résultats provoque des frustrations de plus en plus fortes dans le pays », il a également ajouté que cette guerre est d’ordre civil, « une partie de la population se rebelle contre l’Etat et cherche à le renverser »
Selon la correspondance adressée à l’ambassadeur le gouvernement burkinabè a indiqué que, « les forces de défense burkinabè remportent des victoires sur l’ennemi, ce qui n’était pas le cas dans un passé récent, toute chose qui suscite à la fois l’espoir au sein des populations et met en déroute les hordes terroristes obligées aujourd’hui à s’attaquer aux populations civiles, à piller leurs biens et à détruire les infrastructures routières ».

Le gouvernement a ajouté que « La lecture erronée de l’Ambassadeur de France au Burkina Faso qui cas, entre autres, de conflit endogène et de guerre civile, montre les insuffisances de son analyse bien étrange si celle-ci ne vise pas de sombres desseins ». Pour le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’étranger, le diplomate français doit « traduire la réalité du terrain » et ce dernier doit « aller au-delà de simples jugements de valeur et prendre en compte toutes les nuances permettant une claire appréciation de la situation sécuritaire et de sa complexité ».

Le gouvernement a estimé qu’il est aussi « troublant que les propos assez graves du chef de la diplomatie française au Burkina Faso, qui sont de nature à saper la cohésion sociale, soient proférés au moment même ou les efforts du gouvernement de la transition et de l’ensemble du peuple burkinabè convergent vers l’unité pour réconcilier les fils et les filles du pays ».
A ce propos, le gouvernement a invité Luc Hallade à s’inscrire dans la dynamique de ces efforts, et à prendre des initiatives visant à consolider les relations entre la France et le Burkina Faso.
« Il est à craindre qu’une telle attitude de condescendance à l’égard des autorités de la transition n’exacerbe davantage le regain du sentiment antipolitique française évoqué par l’ambassadeur lui-même dans son discours du 14 juillet 2022 » déclare le gouvernement.

Rabiatou OUEDRAOGO
Afrikpresse.com

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