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Portrait/ Photographie : le photographe, Jean-Daniel Gyger ou le vieux blanc des prouesses

Dès l’âge de 8 ou 9 ans, Jean-Daniel Gyger faisait déjà de belles photos. Ce photographe burkinabè d’origine suisse, fait ses premiers pas dans le métier dans les années 1960. Avec un doctorat en photographie,  » le vieux blanc » comme l’ont surnommé la plupart des burkinabè, a su conjuguer sa passion du métier et le journalisme.

<< J’ai travaillé dans les journaux suisses pendant une année. Ensuite, j’ai travaillé pour une grande agence européenne où j’étais comme journaliste-reporter de guerre. J’ai fais ce qu’on appelle l’investigation dans plusieurs pays comme la Thaïlande >>, sourire timide, visage encore rajeuni, l’homme qui parle ainsi, est un premier de la classe en photographie.

Il vient à peine de souffler ses 62 bougies cette année. Jean Daniel Gyger ou  » le vieux blanc  » comme le surnomme les ses amis Burkinabè, est un photographe talentueux, qui a connu une période intense pleine de souvenirs dans l’exercice de son métier. A tel point quand on lui pose la question, il répond sans ambages et dans un sourire narquois : << La Photographie, c’est beaucoup de choses à mes yeux. la photographie, voilà je ne peux pas trop dire, c’est au fond de moi-même ! >>

 » Une passion d’enfance »

Doctorat en photographie et une licence en journalisme obtenus dans une école dans la région Suisse allemande en 1980, ce père de cinq enfants, débute une partie de ses études en Suisse romande et une autre en Suisse alémanique. A huit ou neuf ans, le petit Jean Daniel, faisait déjà de belles photos. A cette époque, il rêvait de devenir médecin-pathologiste ou légiste. << Mais bon la photographie a pris le dessus. J’ai toujours aimé ça ! >>, clame-t-il sans regret apparent.

Arrivé au Burkina Faso en 1997, il est sollicité pour ses compétences par des autorités burkinabé jusqu’en 2007. Pour raison d’accident, il a dû arrêter de travailler jusqu’en 2014. De là, il travaille pour Anoumbo.com où il est responsable. L’homme qui s’est spécialisé dans la photographie de mode et de criminologie, dit que son passe-temps favoris est beaucoup plus sur les mariages au Burkina Faso avec à la clé plus de 800 photos en 27 ans.

« Blessé en plein reportage de guerre »

Jean Daniel Gyger avant de s’installer au Burkina Faso en 1997, officiait comme journaliste-reporter de guerre. Dans cette casquette, il se blesse de plus d’une dizaine de fois par balle, par machette et par éclat de bombe. Et son aventure de blessure à répétition s’est déroulée dans la guerre du Biafra, du golf (1991), de Yougoslavie et du Rwanda (1994). La curiosité du photographe, Gyger l’a permise de mener une enquête sur la vente d’organe et la prostitution des enfants dans les pays asiatiques. Détails qu’il refuse,entre deux hochements de tête, qu’il refuse d’en donner pour quelques raisons personnelles puisqu’il confie dans la foulée avoir toujours garder des séquelles en lui.

« Photographie, image du présent au futur »

Actuellement, il partage son quotidien dans son studio de photo qu’il a ouvert depuis 2014. En tout cas, Jean Daniel Gyger perçoit la photographie comme <<une image du présent au futur, cela veut dire que c’est une archive mais une archive passée >>. De la révolution du numérique, il réfléchit un instant. Il se mit à citer les cinq ou six générations d’appareils photos argentiques qu’il a utilisés dans son parcours de chasseur d’images.

En tant qu’ancien de la photo argentique, il croit qu’il y a beaucoup d’avenir encore quant on aborde la photographie numérique. Car, accentue-t-il, tout le monde a un cellulaire fait des photos. << Mais, comme on dit la loi de la nature, les meilleurs vont rester et on aura toujours besoin de photographe ou non dans les mariages, les baptêmes ou bien pour beaucoup d’autres choses >>, prévient M. Gyger.

Entre sincérité et franchise, il pense que tout le monde peut faire de la photographie. Car, aimer la photographie, pour lui, c’est vraiment quelque chose qu’il faut avoir au fond de soi-même. Sinon, convient-il, ce n’est pas la peine d’en faire. Sur ce point, M. Gyger est très exigeant : << Quand je vois certains de mes collègues qui sont là bon habillés ou mal habillés, je dirais comme cela, mais qui sont là uniquement pour boire leur bière c’est pas la photographie c’est juste des amateurs, c’est tout ! >>.

Achille ZIGANI

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