Côte d’Ivoire : le « tambour parleur » désacralisé avant sa restitution
Le « tambour parleur », un objet unique de 3,31 mètres et de 430 kilos qui appartenait au peuple tchaman et plus précisément à la communauté bidjan pillé par les Français en 1916 sera bientôt restitué à la République de la Côte d’Ivoire par Paris. Des membres de la communauté Bidjan ont dans leur langue sécrète désacralisé le Djidji Ayokwe pour permettre à des mains profanes de restaurer ce tambour.
Paris va prochainement restituer à la Côte d’Ivoire, un tambour à fente, le Djidji Ayokwe. Qualifié de « parleur », ce tambour était plus qu’un instrument de musique. C’était un outil de communication. Il permettait à ce peuple de la région d’Abidjan de prévenir les villages lorsque les colons français venaient réquisitionner les populations. L’objet a été pillé par les Français, en 1916. Paris s’est engagé, l’an passé, à la restituer, mais avant son retour, une restauration est nécessaire. Pour permettre la restauration de cet objet sacré, une cérémonie rituelle était organisée, ce lundi 7 novembre, au Musée du Quai-Branly, en présence de membres de la communauté bidjan.
En déambulant vers la muséothèque où est actuellement exposé le tambour, les dix représentants de la communauté bidjan – dont trois chefs de village – ont d’abord entonné, à l’aide d’un cor et d’un tambour, des chants de guerre, comme le faisaient leurs ancêtres avant de partir au combat.
Ce rituel a permis désacralisé le tambour avant sa restitution.
Afrikpresse.com