Burkina Faso : Sank Business porte plainte contre son fondateur et ancien PDG Jules Khader Kaboré

Le lundi 7 août 2023, Sada Zougmoré, administrateur de la solution de transfert d’argent Sank Money était face à la presse. Objectif dénoncer la sortie sur les réseaux sociaux du fondateur et l’ancien PDG de Sank Business, Jules Khader Kaboré. Pour Sada Zougmoré, « la publication de monsieur Kaboré dénote vraiment de la mauvaise volonté de ce dernier » a-t-il clamé. Avant d’indiquer que « dès aujourd’hui, nous porterons plainte contre lui pour diffamation ».

« Nous avons remarqué l’existence d’une nouvelle plateforme dénommée SankMoney venant d’une entreprise appelée Sank Finance qui se fait passer pour Sank Business. Jusqu’à présent nous ignorons les motifs de cette société. Vigilance et prudence en attendant que nous réunissions tous les détails. Pour l’heure Sank Business se désengage de tout ce que cette société pourrait poser comme action en son nom ». Voici en substance le communiqué du fondateur et ancien président directeur général (PDG) de sank Business, Jules Khader Kaboré publié sur sa page Facebook qui a provoqué le courroux du nouvel administrateur de Sank Business, Sada Zougmoré.

Et pour être on ne peut plus clair, il a signifié devant les hommes de médias que depuis le 23 décembre 2022, Jules Khader Kaboré n’est plus le PDG de Sank Business. « Il a cédé 80% des parts à monsieur Boureima Nanema, il est et restera le cofondateur avec 20% » a révélé Sada Zougmoré.

Et à l’administrateur de marteler que « l’application Sank Money est belle et bien un produit de Sank Business et non de Sank Finance comme le prête monsieur Kaboré. De l’ARCEP à Orange nous avons toujours utilisé Sank Business dont nous sommes actionnaires majoritaire avec 80% de parts ».

En ce qui concerne Sank Finance, Sada Zougmoré a indiqué que c’est un projet d’accompagnement à l’endroit des femmes et des jeunes avec des micro-crédits en gestation car, a-t-il souligné, Sank Business n’est pas autorisé à le faire. « C’est pourquoi nous avons pensé à créer Sank Finance pour la circonstance, à ce niveau aussi monsieur Kaboré est bien informé », a-t-il dit.

S’agissant de la cession de Sank Money à Boureima Nanema, l’administrateur a déclaré que la signature du premier l’acte de cession est intervenue le 23 décembre 2022 avec le paiement de 50 millions de FCFA. Toute chose qui confère selon la convention paraphée, tous les droits et pouvoir à l’actionnaire majoritaire.

Ainsi, le 31 décembre 2022, l’actionnaire majoritaire a décidé du changement de la charte graphique et la prise en main technique entre Jules Kadher Kaboré et l’équipe de l’actionnaire majoritaire est intervenue le 12 janvier 2023. Cependant, l’audit technique a montré beaucoup d’insuffisance et la refonte de l’application s’est avérée impérative, foi de Sada Zougmoré.

Sur le plan de la gestion financière, à en croire Sada Zougmoré, un audit conduit par l’équipe de Jules Khader Kaboré et la nouvelle équipe sur les comptes de l’entreprise a révélé des manquements très graves qui a conduit à l’amendement de l’acte de cession le 24 février 2023. Et contre toute attente poursuit M Zougmoré, « monsieur Kaboré depuis les Etats unis refuse de faire la mutation pourtant l’article 2 de la convention est claire : le cessionnaire sera propriétaire des actions cédées dès la signature ».

« Monsieur Kaboré estime qu’il ne signera la mutation qu’après le paiement du crédit de 50 millions de FCFA octroyé par le Fond burkinabè pour le développement économique et social (FBDES) qu’il n’arrive pas à justifier l’utilisation. Pendant que la FBDES le poursuit pour la justification des sommes reçues, il nous met la pression pour le paiement », a relaté monsieur Zougmoré.

Et de préciser qu’ils ont approché le FBDES pour avoir le dossier et voir dans quelle mesure payer, mais le Fonds a exigé les nouveaux statuts et le RCCM pour s’assurer de la mutation effective de Sank Business à son nouvel acquéreur avant de donner des informations sur le dossier. Pour Sada Zougmoré, il faut que la mutation soit effectuée avant que le nouvel actionnaire majoritaire puisse payer. Et de rassurer que dès que la mutation sera effective, la nouvelle équipe va gérer le crédit.

« Refusant tout règlement à l’amiable et contre toute attente M Kaboré nous dirige vers son avocat. Notre conseil dans un premier temps a essayé un règlement à l’amiable avec son avocat qui n’a pas voulu coopérer et finalement, on a été entendu par un juge, qui nous a donné raison avec une astreinte d’exécution de 500 000 FCFA par jour », a-t-il confié.

Avant de faire savoir que pendant que l’affaire était en justice, l’ancien PDG, sans attendre la décision du juge a pris le soin de retirer leur chargé de communication de la page Facebook de l’entreprise et a bloqué tous les accès de l’application. Conséquences, les utilisateurs tout comme les employés ont vu leurs comptes bloqués. Et cela a fait l’objet d’un constat par huissier.

Tout en déplorant, ce qu’il considère comme des « incompréhensions » entre Jules Khader Kaboré et le nouvel actionnaire majoritaire, l’administrateur de Sank Business, Sada Zougmoré a laissé entendre qu’ils se sont toujours gardés de faire des communications sur ces péripéties pensant que l’ancien PDG allait revenir à de meilleurs sentiments, jusqu’à ce qu’ils ont constaté la publication de ce dernier sur sa page Facebook qui est de nature à jeter un discrédit sur Sank Business.

« Il est important de noter que depuis janvier 2023, c’est-à-dire 8 mois de cela, nous avons continué à payer le loyer, les salaires et toutes les charges de l’entreprise malgré le fait qu’il n’y avait pas d’activités », a tenu à souligner l’administrateur de Sank Business.

Anna OUEDRAOGO

Afrikpresse.com