Burkina Faso : retour sur la vie du colonel Boukary Kaboré dit « Le lion »
Dans la nuit du 12 au 13 mai 2023, le colonel Boukary Kaboré dit « Le lion » a cessé définitivement du rugir. Il aurait tiré sa révérence des suite de maladie. Selon sa famille, il était interné à l’hôpital Yalgado Ouédraogo depuis quelques semaines. Retour sur la vie aussi atypique qu’intrépide de l’illustre disparu.
Né le 22 mai 1950 à Poa, « Le lion » du Boulkiemdé s’est éteint à 73 ans. Militaire et homme politique, Boukary Kaboré rejoint ses ancêtres sans trahir ses convictions révolutionnaires.
Titulaire d’un baccalauréat en 1974 au Prytané militaire de Kadiogo, il intègre l’académie militaire de Yaoundé la même année et en sort trois ans plus tard sous-lieutenant. Il est certifié en 1981 en l’Education physique et sportive de l’Institut de la jeunesse et de l’Institut de Yaoundé.
Personnage clé de la révolution burkinabè et compagnon fidèle du Capitaine Thomas Sankara, Boukary Kaboré va occuper le poste de commandement du bataillon d’intervention aéroporté de Koudougou après le coup d’Etat du 4 Août 1983. Il tient son surnom le lion, de l’emblème de cette unité de commando parachutiste qu’il dirigeait.
Mais au lendemain de l’assassinat de Thomas Sankara, le lion ayant refusé de s’aligner, il sera dans le viseur du nouveau régime. Il va arriver à s’échapper miraculeusement pour se réfugier au Ghana.
De retour de son exil en 1996, Boukary Kaboré garde ses convictions révolutionnaires. Il devient une icône pour la jeunesse qui reste admiratif de cette révolution sankariste. En tant que fils d’un paysan, le lion va passer de la vie militaire à la vie de cultivateur. Pour lui, les grandes puissances sont passées par l’agriculture.
Mais pour sortir le peuple burkinabè de la pauvreté, il est persuadé que c’est la révolution qui sortira le pays des hommes intègres de l’ornière.
Il va alors créer son parti dénommé Parti de l’unité nationale et le développement (PUND) en 2005. Il fut plusieurs fois candidat malheureux lors des élections présidentiels.
Le dimanche 14 mai 2023, avant de rejoindre sa dernière demeure dans la commune de Poa province de Boulkiemdé, il a reçu les honneurs militaires et a été élevé à titre posthume au grade de chevalier de l’ordre de l’étalon.
Jeanne LAYA
Afrikpresse.com