Burkina Faso : le Naaba Boulga de Ipelcé célèbre son jubilé d’argent
Sous le haut patronage du Moogho naaba Baongho, le Naaba Boulga de Ipelcé a célébré le samedi 10 juin dernier, son jubilé d’argent. Placée sous le thème, « Entre modernité et coutume bâtissons un Burkina de paix », la célébration des 25 ans de règne du Naaba Boulga de Ipelcé a été un moment particulier où, parents, notables, ministres du Moogho naaba, invités de marques, amis et voisins sont venus présenter leurs vœux et formuler des bénédictions à l’endroit du chef.
C’est par une messe d’actions de grâces que Naaba Boulga de Ipelcé a débuté les festivités entrant dans le cadre de la célébration de ses 25 ans de règne. A la suite de la messe, parents, notables, amis se sont retrouvés dans la cour royale pour sacrifier aux rituels traditionnels et traduire leurs félicitations et leurs vœux au Naaba Boulga. Et cela autour d’un banquet, Baasga offert par l’hôte du jour.
C’est aux griots, émissaires du Moogho naaba que l’honneur est revenu en premier pour formuler les vœux. A travers des louanges, ils ont traduit les félicitations et les bénédictions de l’empereur des Mossé au Naaba Boulga. A la suite des griots, s’est ouvert le bal des salutations. Conduite par le doyen, Emmanuel Kabré, la famille royale est venue formuler leurs vœux au chef.
« C’est grâce que Moogho naaba que Naaba Boulga a pu faire 25 ans sur le trône. Si le Moogho naaba a besoin de lui ou le confie une mission, il le fait et s’il y a un également un problème au niveau de Ipelcé aussi, il trouve des solutions. Durant ces 25 ans, nous n’avons jamais eu de problèmes avec lui » a expliqué Emmanuel Kabré. Pour lui, c’est un jour de grâce et de joie et pour cela il a traduit ses remerciements à Dieu et aux ancêtres. « Nous prions Dieu et les mânes pour qu’il ait une longévité et que la prochaine fois qu’on célèbre son jubilé d’or et pourquoi pas le jubilé de diamant », a souhaité le doyen Emmanuel Kabré.
Après la famille royale, notables, ministres du Moogho naaba, invités de marques, amis et voisins, tour à tour ont présenté leur vœux et formuler des bénédictions à l’endroit du Naaba Boulga.
« C’est une rencontre avec la famille, c’est-à-dire, une rencontre avec les papas, les mamans, les voisins, les beaux donc c’est une rencontre de la famille. Et si on va rencontrer la famille, on doit manger et boire mais cela ne se fait pas au hasard, c’est ce que nous avons récoltés l’année passée que nous préparons pour manger et boire », a expliqué le Naaba Boulga. Selon lui, la célébration est également une occasion mis à profit pour régler certains dossiers qui étaient en suspens.
Pour le Naaba Boulga, le message, c’est de jumeler la modernité et la coutume pour construire un Burkina Faso de paix. « Nous avons besoin de la paix. Il faut que présentement on se mette ensemble pour cultiver un Burkina de paix, de joie d’antan. Nous avons eu la chance d’avoir vécu ce temps de paix et de joie. Entre la modernisation et la coutume, il faudrait que les gens sache que la modernisation, c’est une civilisation que l’on nous a imposé d’accord, mais ce n’est pas aussi mal que cela. Pour nous, la coutume, on est né avec et on ne doit pas la laisser tomber », a-t-il confié.
Personnalités incontournables dans la cour du Naaba Boulga, les notabilités à savoir, le Zak naaba, le Kombi naaba, le Rassam naaba, le Malgr naaba, par la voix du Saamb naaba de Ipelcé, ont tenu à rendre grâce à Dieu pour le jubilé d’argent du Naaba Boulga.
« 25 ans, ce n’est pas 25 jours et nous implorons toujours ses grâces. C’est comme le chef l’a dit, c’est grâce au Moogho naaba que cette célébration est possible. Nous également, nous sommes ses notables et nous le suivons, le respectons et l’aidons dans ses tâches. Raison pour laquelle, nous lui adressons nos vœux de longévité pour qu’il puisse continuer de nous aider et que Dieu nous donne la force à continuer à l’aider aussi », a laissé entendre le Saamb naaba.
C’est en 1082 sous le règne du Moogho naaba Sawadogo que les ancêtres du Naaba Boulga se sont installés à Ouagadougou. « Nous sommes liés au Moogho naaba car nous avons un rôle chez lui mais, c’est discret. Nous assurons sa protection, seulement sa protection à lui et nous ne devons jamais divulguer ce que nous avons fait pour le Moogho naaba. S’il y a quelque chose que nous trouvons que ça ne va pas aller, nous intervenons discrètement sans qu’il ne le sache », a informé le Naaba Boulga.
Anna OUEDRAOGO
Afrikpresse.com