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Affaire Ollo Mathias Kambou: << Ce procès n'a pas de base légale >>, Me Guy Hervé Kam

Le procès Ollo Mathias Kambou s’est ouvert le vendredi 23 septembre 2022 au Tribunal de grande Instance de Ouaga I. L’accusé court une peine d’emprisonnement de 6 mois dont 3 mois ferme et une amende de 500 000 F CFA.

Ollo Mathias Kambou était à la barre ce vendredi 23 septembre 2022 au Tribunal de Grande Instance Ouaga I. Il est poursuivi pour outrage au chef de l’Etat le Lieutenant-colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba.

Devant le parquet, l’accusé n’a pas reconnu les faits à lui reprochés.
La défense de M. Kambou, composée des avocats nationaux et internationaux a relevé la question de la procédure qui n’aurait pas respecté l’article 251/10 de la Constitution. La procédure, souligne Me Hervé Kam, est nulle car elle n’a pas de base légale. Pour lui, ce procès n’a pas sa raison d’être parce que, dit-il, un procès sans plainte est nulle.

Me Prosper Farama qualifie ce procès d’un acte purement politique contre un acteur politique. Il estime que quelqu’un qui a perpétré un coup d’Etat contre un Chef d’Etat démocratiquement élu ne peut se plaindre d’être injurié par un citoyen. Mieux, il soutient que Paul Henri Damiba n’a pas déposé une plainte contre l’accusé et c’est plutôt le procureur qui se sent offensé.

<< Lorsque des personnes occupent les plus hautes fonctions d’un pays, c’est tout à fait normal que les citoyens qui sont engagés puissent dire ce qu’ils pensent de leur autorité >>, a mentionné Me Moussa Sarr. Et de poursuivre que lorsqu’on veut consolider la paix et la cohésion sociale, on n’arrête pas des citoyens pour avoir exercé le droit à la critique.

On va qualifier cet acte, indique Me Prosper Farama, de répression que nous pensons avoir quitté depuis 30 ans. << Si par malheur, Kamao est condamné, nous retournerons 30 année en arrière dans ce pays >>, a-t-il noté. Pour lui, ce procès semble être un test pour voir quelle sera la réaction de la justice à << cette volonté de comprimer la liberté d’expression >>.

Mais le procureur ne voit pas ce procès du même angle que la défense. Il trouve plutôt qu’il y a l’intention de diffamation dans les propos de Ollo Mathias Kambou. Pour lui, ce sont des propos qui vont au-delà d’un citoyen. << Il s’agit des propos outrageants adressés au chef de l’Etat au vu et au su de tout le monde. Tenir ces propos envers un chef de l’Etat qui est l’incarnation des valeurs républicaines, cela me peine beaucoup >>, a indiqué le procureur avant d’ajouter qu’on peut critiquer le chef de Etat avec une forme.

Par conséquent, il requiert contre Ollo Mathias Kambou, une peine d’emprisonnement de 6 mois dont 3 mois ferme avec une amende de 500 000 F CFA.
La défense a également critiqué le message du 4 septembre 2022, du président du Faso. En effet, Paul Henri Damiba avait dit dans son discours que l’indépendance dans la législature est mal assumée. Ce que la défense qualifie d’outrage envers la justice.

On a l’impression, estime Me Moussa Sarr, qu’il y a une tentative de domestication du pouvoir judiciaire pour permettre au MPSR de faire ce qu’il a envie de faire dans une dérive autoritaire. << Je pense que cela est inaceptable. La justice de ce pays ne vas pas l’accepter, les démocrates de ce pays ne vont pas l’accepter >>, a-t-il souligné.

A l’issue des débats, les avocats de la partie civile demandent au parquet de sanctionner les actes de la procédure par la nullité et liberé le prévenu. Le verdict est attendu le 30 septembre 2022.

Zonouhan LAYA
www.afrikpresse.com

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