Adresse à la nation de Damiba : donnez tout simplement le bon exemple M. le président !
Conformément à son engagement d’avril dernier, le président Damiba a dressé le premier bilan d’étape du processus de reconquête du territoire nationale le dimanche 4 septembre 2022. Dans un discours où l’argumentaire est bien agencé, Paul-Henri Sandaogo Damiba, dès l’entame de son propos a fait le portrait la situation « grave » du pays avant l’avènement du MPSR.
« Le mal qui nous rogne, est la résultante de plusieurs années de compromissions politiques, de contradiction sociales et d’amalgames de tous genres, qui ont fini par porter un coup fatal à l’équilibre délicat, que nos devanciers avaient réussi à trouver, pour permettre aux différentes communautés de vivre ensemble malgré leur différence », dira-t-il. Une phrase qui dénote d’un constat des plus pragmatiques. Là, Damiba a vu juste. Le deuxième point des plus objectif que l’on retient également c’est lorsqu’il ajoute « Incapable d’initier le moindre sursaut collectif, nous avons laissé notre pays sombrer. A tous les niveaux, nous avons failli ». Nul, pour peu qu’on soit animé de bonne foi ne saurait occulter cette vérité. Et sans rentrer dans les débat de qui a fait quoi ou qui est le plus fautif, il est impératif après ce constat, que chaque Burkinabè trouve en lui, les ressources nécessaires pour un sursaut patriotique pour le renouveau national.
Et pour cela dirons-nous, il faut taire tous les divergences. Et Damiba l’a dit à l’entame du 34e paragraphe de son adresse. Oui taire les divergences et même s’accorder le luxe de les reporter sine die si on veut. Mais cet impératif ne serait être réalisable sur le lit d’autres frustrations.
Qu’on se le dise tout de go, la situation que nous vivons actuellement n’est autre que la résultante de toutes les frustrations longtemps refouler. Alors, pour de nouvelles bases et pour un renouveau national, il faudra bien se prêter aux sacrifices chacun à son niveau. Sacrifier son confort pour le bien de tous. Accepter renoncer. Renoncer à son propre bien et celui de ses proches pour le bénéfice de la nation. Travailler sans attendre en retour ce qui devrait forcément nous revenir selon la qualité du travail abattu. Travailler sans compter. En somme s’offrir à la nation, comme l’ont déjà fait ces milliers de Burkinabè déjà tombés sur le champ d’honneur ou sous les balles assassines des suppôts du diable.
Si le président Damiba veut bien l’union sacré de l’ensemble des Burkinabè et aller à la reconquête de l’intégrité du territoire national, il faut qu’il accepte bien donner l’exemple et le bon surtout. Ne dit-on pas toujours que l’exemple vient du haut ? Qu’il se le tient pour dit, la rupture de confiance, le désintéressement du peuple face au drame que le Burkina Faso vit actuellement vient de sa lassitude. Sa lassitude vis-à-vis de son élite dirigeante. Sa « capitulation » face à ce drame est symptomatique de sa lassitude et contrairement à ce que avance le président Damiba, le peuple Burkinabè n’a pas perdu ni n’est en train de perdre son âme. Il n’a plus de repère certes, mais la faute à qui ? Voudra qui veut bien répondre. Face à une élite dirigeante si rapace, si assoiffée de pouvoir et incapable d’indiquer la voie à suivre, le peuple, fatigué d’œuvrer pour le bien-être d’une minorité n’a d’autre choix que de se replier sur lui-même et d’enclencher l’égoïsme qui sommeillait en lui, c’est instinctif, naturel.
A la classe dirigeante du moment de faire ses preuves malgré l’adversité pour mériter la confiance et le soutien populaire voulu.
Cela passe par l’exemple
Toutefois, on ne met pas en confiance un peuple et on ne prouve pas au peuple que l’on veut rompre avec les anciennes pratiques en s’arrogeant illico presto des rémunérations exorbitantes et des avantages indécentes quel qu’en soit les raisons et surtout en période de guerre. On ne tord pas le cou à la justice quel qu’en soit ta bonne foi ou le bien-fondé de son action. On n’affame pas sa population en renchérissant le coût de la vie. Et surtout, on ne menace pas sa population en proclamant urbi orbi qu’on est le plus fort. Enfin, on ne laisse pas des morts de faim oisifs faire une quelconque publicité de vos actions. NON, M. le président.
Pour que les Burkinabè s’unissent dans l’adversité, il faut donner le bon exemple tout simplement. Montrez que vous et votre entourage, vous vous êtes dicté une certaine austérité et des actions dépourvues de calcul politico-politicien. Et l’union autour de vos actions se fera le plus naturellement possible.
Afrikpresse.com