Marchand ambulant au Burkina Faso : au coeur d’une activité aux multiples facettes
Dans la ville de Ouagadougou ainsi que dans les villes à l’intérieur du pays, il n’est pas rare d’aller prendre une verre sans voir des vendeurs ambulants qui se promène de maquis en maquis, d’espace vert en espace vert, bref dans les lieux de beuverie, dans le but de vendre leurs articles. Des jeunes de tous âges garçons comme filles se promènent dans la ville avec des marchandises diverses. A la limite, certains qualifieront d’harcèlement le marketing de ces vendeurs qu’à cela ne tienne rien n’arrête la ténacité de ces derniers. Zoom au cœur de la vie de ces débrouillards et réactions de clients. C’était le jeudi 26 janvier 2023 à Ouagadougou.
Il est 11 heures 30 minutes, sous un soleil dardant, nous choisissons d’établir notre camp de base sous les manguiers au quartier Tanghin, non loin de barrage de Ouagadougou, sans doute la brise rafraichissante nous fera du bien.
A peine sommes nous assis qu’ils sont là. Et notre présence, leur offre un nouveau espoir de vente. Du coup, nous sommes-nous dit intérieurement que nous ne pouvions pas tombé mieux pour pondre notre papier. Pour nous des marchands qui se promènent dans les maquis pour espérer écouler leurs produits. Il s’agit des jeunes qui exercent ce métier en vue de subvenir à leur besoin. Sur les grandes voies toutes comme les petites voies de Ouagadougou, on rencontre encore ces marchands qui, sous le soleil ardent, la sueur qui coule de partout, les pieds tout rouge, les chaussures en états de désespoir, chargés de leurs marchandises sur la tête, sur les épaules et d’autres dans des charrues à la recherche de leur pitance quotidienne. Infatigable, ces jeunes se promènent du matin jusqu’au soir pour chercher des clients.
Un phénomène qui prend de l’ampleur ces dernières années dans la ville de Ouagadougou. Par jour, certains, ces commerçants arrivent à se frotter les mains en fonction des articles.
L’on pourrait dire que le chômage et la pauvreté sont sans doute les raisons qui poussent ces jeunes dans la vente ambulante des produits.
En effet, l’insécurité que traverse le Burkina Faso depuis quelques années a occasionné le déplacement massif des jeunes vers la ville. Ces derniers n’ayant pas de travail, ils exercent ce commerce pour nourrir leurs familles.
Après s’être contraint de quitter son village natal pour la ville de Ouagadougou, Seydou Ouédraogo, un ressortissant de Barsalgho dit avoir tout perdu. « Tout désespéré, je me suis lancé dans la vente ambulante des accessoires des téléphones », a-t-il confié.
Ouédraogo Abdoul Aziz, vendeur de lunette a commencé son commerce, il y’a environ deux ans. « Avant les produits marchaient bien par rapport à maintenant », indique- t-il. Pour lui, cette mévente s’explique par la situation du pays et de la cherté des articles. « Certains clients se plaignent de l’augmentation des articles », a souligné Ouédraogo Abdoul Aziz.
Les clients de maquis encouragent les marchands ambulants
« Il y a des moments où tu as besoin d’un article bien précis que tu ne retrouves pas facilement sur le marché et c’est avec ces vendeurs ambulants que tu trouves ce dont tu recherchais depuis longtemps. En ce moment tu ne peux pas dire qu’il est dérangeant, car ce serait plutôt un OUF de soulagement et généralement c’est à bon prix », explique Younouss Lingani, client.
C’est pour lui, un mal nécessaire, parce que, ce sont des dépenses non prévues mais comme souvent ce sont des choses rares d’où il faut profiter de l’occasion. Et d’ajouter que ce sont ces vendeurs qui possèdent généralement des stocks qui leur permettent d’avoir des anciens documents avec eux.
C’est le cas de Avogadro, vendeur de roman qui selon lui, c’est grâce à ses stocks qu’il arrive à bien se frotter les mains.
« Je me rappelle qu’en 2021, mon ancienne directrice générale m’a parlé d’un document intitulé « la chèvre de ma mère ». Et c’était en pareille circonstance que j’ai eu ce livre. N’eut n’était cette occasion ce n’était pas sûr que je puisse avoir ce livre facilement », a soutenu M. Lingani.
Moussa Compaoré encourage également ces vendeurs car, dit-il, ce sont des jeunes qui cherchent leurs pains au lieu de rester à ne rien faire. « Donc ce serait méchant de dire qu’ils sont dérangeant », argue M. Compaoré.
Toutefois, les clients peuvent trouver ennuyant, lorsque ces vendeurs ambulants insistent ou forcent les clients à payer leurs articles. « C‘est bien de présenter ses produits mais insister, c’est ce qui peut déranger« , souligne Augustin Thiombiano.
Il faut souligner que les marchants ambulants rencontrent quelques difficultés dans la vente de leurs produits. La morosité du marché, la concurrence sont entre autres les difficultés qu’ils rencontrent. Certains marchand sont accusés de vol. Souvent, explique Aziz Abdoul Ouédraogo les propriétaires des lieux nous empêchent de proposer nos produits à ses clients.
RO/ LZJ
Afrikpresse.com