Burkina Faso: les promoteurs immobiliers protestent contre la réforme foncière

Les promoteurs immobiliers du Burkina Faso étaient face à la presse le mercredi 5 avril 2023. Objectif, protester contre l’avant projet de loi portant promotion immobilière qui a été adopté et validé par le Conseil de ministre  en sa séance du mercredi 29 Mars dernier et transmis à l’Assemblée législative de Transition. Un projet de loi qui, selon les promoteurs immobiliers, « porte en lui-même les germes de la bombe sociale« .

« Ce projet de loi qui dénature l’activité de promotion immobilière en soustrayant le foncier menace les 3 327 emplois directs et les 43 308 emplois indirects générés par les Sociétés de promotion immobilière agréées. Ce projet de loi marginalise les couches vulnérables de notre pays qui choisissent l’auto-construction pour avoir un logement décent », a laissé entendre Sam Roger Nikièma, président des promoteurs immobiliers du Burkina Faso.

Le président des promoteurs immobiliers du Burkina Faso Sam Roger Nikièma s’exprimait au cours d’une conférence de presse organisée par la faitière des promoteurs immobiliers le mercredi 5 avril 2023 à Ouagadougou.

Cette conférence de presse fait suite au Conseil de ministre du mercredi 29 mars dernier, qui a marqué son accord pour la transmission de l’avant-projet de loi 057 portant promotion immobilière au Burkina Faso. Ce Conseil a instruit que les superficies passent de 25 hectares à 5 hectares.  Désormais, cette loi contraint le propriétaire terrien à un seul preneur qui est l’Etat.

Une loi qui consacre le monopole de propriétaire terrien à l’Etat dans le cadre de la promotion immobilière selon les promoteurs immobiliers. Ce qui est, selon les promoteurs immobiliers,  » une atteinte grave  » au droit de propriété garantie par la constitution.  » Ce projet de loi porte en lui-même les germes de la bombe sociale « , déplore M. Nikiéma.

En effet, les promoteurs immobiliers envisager dégager 1 000 parcelles au profit des Forces de défense et de sécurité (FDS) et au Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). en guise de contribution à l’effort de guerre. Toutefois, ont-ils confié, si d’aventure la nouvelle loi est adoptée, cette initiative ne verrait pas le jour. 

Outre les promoteurs immobiliers, la coalition des associations pour la promotion des droits aux logements protestent également contre la validation de cette loi qui consacre le monopole de propriétaire terrien à l’Etat dans le cadre de la promotion immobilière.

« Nous voulons que l’Etat donne l’autorisation aux promoteurs immobiliers et les aider à faire les lotissements afin que les populations puissent avoir leur terrains« , soutient Mohamed Sanfo, représentant de la coalition des associations pour la promotion des droits aux logements.

Pour lui, l’Etat a failli à sa mission.  » Actuellement c’est le papa qui est en train de nous allaiter et c’est vraiment du bon lait. Si vous prenez certains arrondissements de Ouagadougou, vous allez voir que les promoteurs immobiliers sont en train d’apurer le passif où l’Etat a failli « , a-t-il fait savoir.  Et de dire que la reforme de la loi 057 va déchirer le tissu social.

M. Sanfo invite par ailleurs le gouvernement à utiliser les 772 milliards que l’Etat veut décaisser pour faire des bidonvilles dans la lutte contre le terrorisme.

 » La vérité sur certaines réformes qui peuvent avoir un retour négatif sur la cohésion nationale. Nous allons continuer dans le dialogue en espérant que la sagesse l’emporte pour une loi incitative à l’investissement et évocatrice d’une bonne gouvernance foncière et immobilière « , a-t-il martelé.

LZJ

Afrikpresse