Côte d’Ivoire: un couple écope de deux ans de prison dans une affaire de publication de photo de nudité
Un couple d’une vingtaine d’années a écopé d’une peine de 24 mois de prison, assortie d’une amende d’un million de Francs CFA, dans une affaire de publication, via internet, de photo de nudité.
Présentés devant le juge le jeudi 16 février 2023 à Odienné, Sita K., 22 ans, et son conjoint, Mamourou S. 27 ans, ont été reconnus coupables du délit de « diffusion de données portant atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système d’information », réprimé par les articles 369 et 377 du Code pénal.
L’infraction a été commise courant janvier 2023 à Minignan, où vit le couple. Selon les exposés, lors du jugement, la jeune dame, prise de jalousie, a publié sur la page WhatsApp de la jeunesse communale, une photo d’une présumée rivale, en tenue d’Eve, découverte dans le téléphone portable de son concubin.
« Je voulais qu’elle laisse mon mari tranquille », a-t-elle justifié à la barre, avec à ses côtés son bien-aimé, en tant que coprévenu.
Le public présent à la salle d’audience de la section de tribunal d’Odienné va cependant apprendre, dans la suite des débats, que la photo en question a été obtenue sous contrainte.
Devant le juge, Mamourou S. révèle avoir entretenu une idylle avec la « victime », avant de se lier coutumièrement avec une autre. Une liaison amoureuse qui se poursuit et qui va, un jour, justifier une crise de jalousie au cours de laquelle il violente, force à se dénuder et photographie, lors d’un rendez-vous d’explication à l’école primaire de Minignan, celle qui fait office désormais d’amante. Les photos sont découvertes par la concubine qui les publie sur internet.
« Il a pris les photos, les a gardés par devers lui avec l’intention d’en faire un usage malsain. Il a procuré les moyens », a déploré le ministère public, avant de requérir 12 mois d’emprisonnement et 500 mille FCFA d’amende. Le substitut résident du procureur a dénoncé « un fait grave » et mis en avant la volonté d’« envoyer un signal ».
Une option de dissuasion par l’exemple suivi par le juge qui va doubler la peine. « Ils vont aller réfléchir en prison si eux-mêmes seront heureux qu’on les prenne ainsi en photo et qu’on publie », a-t-il déclaré. Les condamnés devront également supporter les frais de publication, dans un journal, de leur affaire.
Afrikpresse
Source: @bidj@n